Marco Fiorini : Instruments co-créatifs pour l’interaction musicale improvisée

Marco Fiorini est un musicien et chercheur italien qui se consacre à l'improvisation et aux nouvelles formes d'expression musicale, avec une formation mixte artistique et scientifique.
Il est diplômé en Sound and Music Computing de l'Université d'Aalborg à Copenhague au Danemark, en guitare jazz et en musique électronique du Conservatoire de Bologne et en ingénierie informatique de l'Université de Bologne en Italie. Il fait partie de l'équipe Représentations Musicales du laboratoire STMS à l'IRCAM, où il mène des projets de recherche artistique et scientifique avec des musiciens tels que Jöelle Léandre, Lorenzo Colombo, Sylvain Luc, György Kurtág Jr, Jean Marc Montera, Horse Lords et tellKujira. Il est engagé dans des recherches liées au projet ERC REACH, en particulier sur le logiciel d'improvisation co-créative Somax2, et explore de nouvelles formes d'interaction dans la musique improvisée avec des agents artificiels dans le cadre d'une thèse de doctorat à l'Université de la Sorbonne à Paris. Il a donné de nombreux concerts, présentations et ateliers dans plusieurs pays, oscillant entre l'improvisation libre, la composition spontanée, la performance sonore et l'art sonore et se produisant dans de prestigieux festivals d'improvisation et de musique contemporaine tels que ManiFeste (Centre George Pompidou, Paris), Klang (Royal Danish Academy of Music, Copenhague), Mixtur (ESMUC, Barcelone), Improtech, Le Mans Sonore.

Titre de la thèse : Instruments co-créatifs pour l’interaction musicale improvisée

L'objectif de recherche de ce projet interdisciplinaire est de modéliser et d'améliorer la co-créativité telle qu'elle apparaît dans les interactions musicales improvisées entre des agents humains et artificiels dans un spectre de pratiques allant de l'interaction avec des agents logiciels à la réalité mixte impliquant la physicalité instrumentale et l'incarnation. Cela implique une conception de la co-improvisation homme-machine fondée sur des oppositions structurantes telles que : anticipation / surprise, réactivité / planification, découverte / action, but / conformisme, etc. Ces qualités inspirées de l'observation des grands improvisateurs humains soulèvent des défis de recherche importants lorsqu'il s'agit de les maîtriser par des approches d'ingénierie, de cognition et d'apprentissage automatique. L'improvisation est donc au cœur de ce projet et constitue en fait un élément fondamental de la musicalité créative de la coopération, ainsi qu'un levier anthropologique fascinant pour les interactions humaines en général.

Questions de recherche

Comment augmenter les capacités des agents numériques avec une créativité informatique accrue, afin qu'ils puissent développer des interactions musicales convaincantes avec les humains.
Comment améliorer l'ergonomie matérielle et logicielle de l'interaction homme-machine (IHM). Une bonne conception ergonomique doit prendre en compte de nombreux facteurs et, entre autres, le contexte de la performance musicale dans lequel le dispositif sera utilisé.
Comment augmenter les capacités humaines en élargissant leur potentiel créatif individuel et social, grâce à de nouvelles stratégies de collaboration, afin qu'ils puissent s'immerger naturellement dans des schémas musicaux complexes impliquant l'intelligence numérique, l'instrumentalité ou la réalité mixte.

Résultats

Le projet de recherche proposé vise à produire deux types de résultats différents mais imbriqués, à la fois scientifiques et artistiques. Le résultat scientifique attendu de cette recherche contribuera au pool de modèles et d'outils interactifs d'IA mis gratuitement à la disposition des musiciens et des chercheurs, ouvrant de nouvelles voies dans les modèles et l'architecture de (co-)créativité. Sur le plan musical, elle ouvrira des possibilités inédites de création, d'interprétation et d'interaction musicales augmentées, avec la possibilité de travailler sur un certain nombre d'improvisations et de compositions mixtes qui feront partie intégrante du travail de doctorat. Il permettra également d'évaluer l'acceptabilité esthétique et sociale des agents d'intelligence artificielle dans la création musicale, ainsi que l'intégration de nouveaux instruments augmentés avec la physique réelle implantant ces extensions d'intelligence artificielle, modifiant éventuellement les relations entre l'artiste et le public et perturbant leurs schémas perceptifs et émotionnels.

Laboratoires d'accueil

La recherche proposée dans ce doctorat se déroule dans l'équipe Représentations Musicales à l'IRCAM / STMS Lab (G. Assayag, directeur), et l'équipe LAM à Sorbonne Université JLRA Lab (H. Genevois, co-directeur), dans le contexte plus large du projet REACH (Raising Co-Creativity in Cyber-Human Musicianship, PI G. Assayag, repmus.ircam.fr/reach) avec des connexions internationales impliquant l'EHESS (Pr M. Chemillier, Anthropologie de la connaissance orale), UCSD (Pr S. Dubnov, Machine learning and music information theory) ainsi que l'Université de Tokyo (Pr. P. Codognet, JFLI).