José Miguel FERNANDEZ : Recherche en composition

Diplômé de musique et de composition à l’Université du Chili et au Laboratoire de recherche et de production musicale de Buenos Aires en Argentine, José Miguel Fernández a ensuite étudié la composition au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon. Il a également suivi le Cursus de Composition à l’Ircam. Il compose des œuvres de musique instrumentale, électroacoustiques et mixtes. En Amérique, Europe, Asie et Océanie, José Miguel Fernández s’est produit dans de nombreux festivals internationaux. 
Il a été sélectionné au concours international de musiques électroacoustiques de Bourges en 2000 et est lauréat du Grame-EOC de Lyon en 2008 et du Giga Hertz Awards du ZKM/EXPERIMENTALSTUDIO en Allemagne en 2010. 
En 2014, José Miguel Fernández intègre le programme de compositeur en Résidence en Recherche Musicale et Artistique sur l’interaction en musiques mixtes de l’IRCAM. À partir de 2018, il réalise une seconde résidence à l’Ircam en partenariat avec le Société des Arts Technologiques de Montréal sur l’écriture de l’électronique pour un projet audiovisuel. 

En 2017, José Miguel Fernández prépare un doctorat « Recherche en composition » soutenu par le Collegium Musicæ, se concentrant en priorité sur l’écriture pour l’électronique et la recherche de nouveaux outils pour la création de musique mixte et électroacoustique à l’Ircam. 

José Miguel FERNANDEZ : Recherche en composition

Questions de recherches

Vers un système unifié d’interaction et de synchronisation en composition électroacoustique et mixte : les partitions électroniques centralisées

L’avènement des nouveaux outils de programmation pour la création musicale ouvre aujourd’hui d'autres champs d’exploration aussi bien au niveau de la composition que de la création et fabrication des sons. Cependant, ces outils doivent encore mieux prendre en compte les nouveaux besoins d’interaction et d’écriture de l’électronique. Dans ce contexte, la notion de partition-code, qui vise à élaborer des partitions électroniques plus dynamiques, plus souples, plus précises, musicalement expressives et variées, doit permettre de développer non seulement de nouveaux couplages entre ordinateurs et musiciens, renouvelant la problématique de l’interprétation tant au niveau du compositeur que de l’instrumentiste, mais aussi une ouverture vers de nouveaux espaces de création. 

Le travail doctoral de José Miguel Fernandez consistait à développer une notion de partition permettant la définition et le contrôle général de tous les processus électroniques, d’interaction et de synchronisation au sein d’un même environnement. Pendant ce doctorat, il a réalisé de nouvelles œuvres intégrant une écriture de l’électronique conçue de façon très détaillée et articulée, polyphonique et poly-temporelle, complètement synchronisée aux événements musicaux, gestuels et visuels (dans le cas d’œuvres audio/visuelles).

« Homotopy »

Homotopy est une pièce pour percussions, captation gestuelle et électronique temps réel, dont la première version a été créée à Shizuoka, au Japon en 2016 par Thierry Miroglio. La version finale a été créée à la Biennale de Venise en septembre 2017, puis a été redéveloppée avec AntesCollider. Elle a été présentée dans le cadre de la soutenance de thèse de doctorat « Recherche en composition » (Sorbonne Université-Ircam) préparée par José Miguel Fernandez.

Cette composition a été conçue grâce à une étroite collaboration avec le percussionniste Thierry Miroglio. La collaboration avec l’instrumentiste est absolument fondamentale pour travailler et composer avec des systèmes de captation gestuelle et électronique en temps réel.

En mathématiques, une homotopie (du grec homos = même, semblable et topos = lieu) est une déformation continue entre deux chemins. Cette définition se réfère directement à l'une des principales idées de la pièce qui consiste à transformer les sons réels des instruments de percussion de façon continue à travers les gestes du percussionniste, en utilisant des capteurs IMU 9 axes. Pour ce faire, différentes techniques d’analyse ont été utilisées telles que l'analyse des pics spectraux pour générer un son resynthétisé et modifié en temps réel en utilisant diverses techniques de synthèse comme la synthèse additive, soustractive, granulaire, par table d'onde, concaténative, etc.

La composition est structurée en trois parties correspondant à trois zones sur scène, chacune avec ses propres caractéristiques de timbre, de rythme et d’électronique. Le percussionniste se déplace successivement de la zone 1, à la zone 2 puis 3. Le choix des instruments est fonction du timbre, pour bien caractériser chaque zone et sa sonorité. Une des contraintes de l’instrumentation est aussi de ne pas utiliser de grands instruments (à part le tam-tam) pour que la pièce soit la plus portable possible afin de faciliter sa performance dans différents contextes et différents lieux.

Sur le plan gestuel, la pièce utilise des gestes instrumentaux et non instrumentaux comme la pantomime pour des jeux de percussions dans l’air et d’autres mouvements. L’écriture des gestes non instrumentaux reprend les descriptions de gestes développées pour des pièces du répertoire, notamment celles de Thierry de Mey dans Light Music et Musique de table.

Sur le plan technique, la performance est réalisée avec deux capteurs RiOT sur des gants. Les capteurs sont programmés pour envoyer différents types de données directement en OSC vers l’ordinateur via un réseau Wifi.

Au niveau électroacoustique, la pièce est composée pour un système de diffusion octophonique. Elle intègre plusieurs systèmes réalisés dans la première version de la librairie AntesCollider avec un suivi de percussions réalisé grâce à un analyse d’onset (attaques des notes) et l’intégration des données de captation directement du capteur RiOT vers le langage Antescofo.

Homotopy

Laboratoires d'accueil

Ircam, équipe « Représentations musicales »

Directeurs de thèse :

  • Jean-Louis Giavitto (CNRS – Ircam- STMS)
  • Pierre Couprie (Sorbonne Université – IReMus)

Publications

  • José Miguel Fernández, Jean-Louis Giavitto, Pierre Donat-Bouillud, « AntesCollider » : control and signal processing in the same score, International Computer Music Conference 2019, New York, Audience Award for Best Paper Presentation
  • José Miguel Fernández, Thomas Köppel, Nina Verstraete, « GeKiPe » , a New Gesture Interface for Audiovisual Creation au NIME, New Interfaces for Musical Expression, Copenhague 2017.
  • Marco Matteo Markidis, José Miguel Fernández, Giuseppe Silvi, « Real-Time Sound Similarity Reconstruction by Features Extraction Analysis » au PdCon16~, 5th International Pure Data Convention, New York 2016.