Hugo Pauget : Préférence des violonistes pour les Stradivarius : quelles incidences sur la perception, le ressenti et le jeu ?

Diplômé en 2022 de l'ENSEEIHT de Toulouse, Hugo PAUGET BALESTEROS est également violoniste, pratique qu'il débute enfant à Montauban puis qu'il affine au Conservatoire de Toulouse.
Ce doctorat au sein du Collegium Musicæ concrétise son envie d'allier ses études scientifiques et musicales au service d'un sujet de recherche autour du violon.

Questions de recherche

Les violons confectionnés par Antonio Stradivari au tournant du XVIIIe siècle comptent parmi les intruments les plus prestigieux du monde, en témoigne le prix de vente de certains d'entre eux lors de récentes enchères. Véritables objets de légende, ils passent régulièrement entre les mains des meilleurs solistes du monde et sont entourés de nombreux mythes concernant leur sonorité. Cependant, de récents travaux de recherche semblent montrer que la prétendue singularité et supériorité des ces instruments n'est pas aussi évident que ce que l'on pourrait penser.
**Préférence des violonistes pour les Stradivarius : quelles incidences sur la perception, le ressenti et le jeu ?**

Contexte

Les travaux de Claudia Fritz [Fritz & al., PNAS, 2012, 2014, 2017] ont permis de montrer qu'en double aveugle, il n'y a pas de supériorité des Stradivarius par rapport à des violons modernes de bonne facture pour les violonistes ; en réalité, il semble même compliqué de les distinguer dans ces conditions. Dès lors, nous pouvons nous demander pourquoi nombre de violonistes préfèrent ces violons en condition de concert (en non aveugle) : s'agit-il d'un effet placebo auditif pour les violonistes ? C'est-à-dire, est-ce que l'interprète va prendre plus de plaisir en ayant connaissance du pedigree de l'instrument ? De plus, est-ce que cette connaissance va influencer sa manière de jouer, et si oui, de quelle manière ?
Le but de cette thèse est donc de déterminer si des changements d'interprétation sont perceptibles par un public quand les violonistes ont connaissance du pedigree de l'instrument joué. Si oui, il s'agira alors de déterminer si ces changements sont d'ordre technique (pour s'adapter à l'instrument) ou de l'ordre de l'interprétation musicale.

Encadrants et laboratoires d'accueil

La recherche doctorale interdisciplinaire est encadrée à la fois par Claudia Fritz, au sein de l’équipe Lutherie-Acoustique-Musique (LAM) de l’Institut Jean Le Rond ∂’Alembert (Faculté des Sciences et Ingénierie de Sorbonne Université) ainsi que par Philippe Lalitte, pour toutes les contributions impliquant la perspective musicale et musicologique, au sein de l’Institut de Recherche en Musicologie (IReMus).