Adèle De BAUDOUIN

Adèle De BAUDOUIN

  • Quel a été ton parcours avant le Collegium Musicæ ?

En 2013, j’ai obtenu un Master “Évolution, patrimoine et société” avec une spécialité “Écologie, Biodiversité, Évolution” au sein du parcours “Biologie de la Conservation – Recherche” au Muséum National d'Histoire Naturelle à Paris, ce qui m’a permis de réaliser plusieurs missions d'étude et de sauvegarde de la faune sauvage. J’ai ensuite intégré en 2018 le cursus de composition électroacoustique “Techniques de studio et d’écriture, histoire du répertoire contemporain, analyses et écoutes” à l’École Nationale de Musique de Villeurbanne sous la direction de Laurence Bouckaert. 

  • Pourquoi avoir choisi de faire la recherche pluridisciplinaire au Collegium Musicæ ?

L’approche transversale adoptée par le Collegium Musicæ m’offre la précieuse possibilité de réaliser des travaux de recherche alliant Sciences et Pratiques, et ceci tant au niveau des méthodes proposées (transfert de technologies, analyses, création d’oeuvres) qu’à travers les résultats obtenus (outils, publications, performances). De plus, cette volonté du Collegium Musicæ de défendre la transmission, la sauvegarde du patrimoine et de prendre position dans un contexte culturel et social est également au coeur de mes aspirations. Je peux ainsi tenter de répondre au travers de ma thèse à un fort enjeu actuel : l’écoute, la compréhension et la préservation des paysages sonores dans leurs dimensions écologiques et musicales.

  • Peux-tu présenter tes travaux de recherche au Collegium Musicæ ?

Le réchauffement climatique, l’extinction des espèces, la perte des habitats naturels et, dans ce cas, des sons d’origine anthropologique menacent gravement les paysages sonores naturels.

Il est donc essentiel de développer des outils permettant d’étudier ces sons et de rendre compte de leur complexité, afin de sensibiliser le public à leur fragilité. Nous nous servons notamment des transcriptions visuelles afin de les rendre plus faciles à appréhender. Ces représentations visuelles sont utilisées pour réaliser des analyses, interpréter des données et les utiliser à des fins pédagogiques. 

Pour tenter d’apporter des réponses à ces questions, je réalise donc, depuis novembre 2020, une thèse intitulée « Sauvegarde des paysages sonores – transcription, représentation et visualisation sonore pour la musique électroacoustique et l'écologie ».

L’objectif de cette recherche est de développer une approche transversale et pluridisciplinaire entre l'électro-acoustique et l’éco-acoustique. Je suis donc une démarche de recherche-création au travers d’un corpus sonore, et, sur le plan éco-acoustique, j’étudie deux jeux de données sonores provenant de captations de l’environnement acoustique d’une forêt froide du Haut-Jura et d’une forêt tropicale en Guyane Française.

Pour le dire plus simplement, je tente de répondre par ma thèse à la question : « comment améliorer la transcription, la représentation et la visualisation des paysages sonores en associant écologie et musicologie dans un but de préservation ? »