
Mickael Kouakou - Diffusion et évolution du patrimoine musical des Fang (Gabon, Cameroun)
Mickael Kouakou a suivi des cours de solfège, piano classique et jazz dès l’âge de 6 ans, et fut admis dès ses 14 ans comme organiste principal de son église. Après l’obtention de ses deux baccalauréats en littérature et en sciences, il s’inscrit dans un parcours en musicologie à l’Université Félix Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire. Où il soutiendra son master en ethnomusicologie en 2018, sur l’analyse de la musique pratiquée lors des rites du masque Djè chez les Wawle-Sono du centre de la Côte d’Ivoire. Pendant les années qui suivent, il se forme à la technique vocale et à la direction de chœur, et passe à l’enseignement du chant sacré et profane dans des chœurs, la formation en technique vocale et l’accompagnement au piano. Il s’intéresse également à la recherche en suivant des séminaires d’ethnomusicologie, mais aussi en menant indépendamment des études sur les rythmes ivoiriens, la musicologie chrétienne, l’étymologie des noms Akan, et en publiant un livre et quelques articles dans des revues. Depuis octobre 2024, Mickael Kouakou a rejoint le Collegium Musicae sous contrat doctoral. Son style préféré au piano est le stride.
Questions de recherche
La thèse de Mickael Kouakou s’intitule : « Diffusion et évolution du patrimoine musical des Fang (Gabon, Cameroun ».
Le principal objectif de cette thèse est de mener une réflexion approfondie sur l’identité musicale d’une population de tradition orale, dispersée sur plusieurs pays avec des histoires coloniales différentes. Cette recherche effectue le travail comparatif dans des régions francophones, à savoir le Centre du Gabon et le Sud-Cameroun. Alors qu’au Sud-Cameroun, la population appartient majoritairement au sous-groupe des Fang Ntumu, le Centre Gabon est occupé par des Fang Mekè. L’objectif de cette thèse est donc d’apporter des réponses aux questions suivantes : Quels répertoires et instruments existent dans les deux régions ? Qu’est-ce qui les unit et comment s’exprime l’identité régionale ? Quels changements les instruments, les musiques et leurs contextes de pratique ont-ils connus au cours des cent-quinze dernières années ? La comparaison de musiques collectées sur le terrain avec des archives sonores et des écrits coloniaux fournira des connaissances originales en ethnomusicologie africaniste et contribuera à mettre en lumière les processus de modification des cultures musicales, d'une part, et les mécanismes de leur diffusion spatiale, de l'autre.
Contexte
Cette thèse s’inscrit dans les travaux du groupe de recherche international interdisciplinaire « NGII » sur les sociétés initiatiques des Fang qui sont établis dans la région transfrontalière entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale. Le point de départ de ces recherches était un ensemble d’enregistrements sonores historiques de la musique traditionnelle fang, réalisés au début du XXe siècle par Günter Tessmann, mandaté par le Musée ethnographique de la ville de Lübeck (Allemagne) de documenter, entre 1907 et 1909, les pratiques culturelles fang et de collecter objets, photographies et enregistrements sonores.
Méthodologie
L’approche entreprise par rapport aux questions ici posées est celle d’une étude diachronique interrogeant les documents sonores d'archives et en effectuant une étude ethnomusicologique sur les pratiques actuelles au Gabon et au Cameroun. L’accent est mis sur les méthodes de la systématique musicale, de l’organologie et de l’ethnomusicologie historique. La thèse aborde aussi la musique dans son contexte socio-culturel de performance.
Laboratoires d'accueil
Cette thèse est co-encadrée par Susanne Fürniss, Ethnomusicologue, Directrice de Recherches au CNRS, Responsable de l'Équipe "Diversité et Évolution culturelles", Chair of ICTMD Study Group "African Musics" (SGAM), Éco-anthropologie, Musée de l'Homme ; et Sylvie Le Bomin, Professeure d’Ethnomusicologie à Sorbonne Université et Chercheuse à l’IReMus. Il est donc affilié à l’IReMus (Institut de Recherche en Musicologie, UMR 8223) et au MNHN (Musée Nationale d’Histoire Naturelle, Éco-anthropologie, UMR 7206).